Actions 2020

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Pour la première fois en 20 ans, nous n'avons pas pu nous rendre à Agadez cette année...
Transports aériens stoppés... Alors nous avons fait au mieux pour atteindre nos objectifs et assurer nos missions grâce à l'aide précieuse de notre amie Fatoumé qui connait bien tous les volets de notre action et est un excellent relais sur place. Elle s'est cette année surpassée, merci à elle. Le Niger n'a, heureusement, pas été très touché par le Covid.
A la fin de ce que l'on a appelé "la première vague", on dénombrait 68 morts attribuées au virus.


Comparés aux centaines de décès enregistrés chaque année causés par le paludisme et la tuberculose souvent couplée au VIH et qui sont endémiques, le Covid a été vite et bien jugulé au Niger: des contrôles sanitaires ont été effectués immédiatement aux frontières, tous les nouveaux arrivants pris en charge par l'état mis en quatorzaine dans des hôtels de la capitale et surveillés sanitairement 3 fois par jour, les lignes de transport (avions, bus) ont été stoppées, les écoles, les mosquées, les marchés fermés.

Communiqué : Le Ministre de la Santé Publique, Dr. Idi Illiassou Mainassara, a annoncé devant le Parlement ce samedi 30 mai 2020 que le Niger maintient sa position concernant le traitement du coronavirus à base de la chloroquine.
Donnant ses explications, le Ministre Idi Illiassou Mainassara a indiqué que cette décision est motivée par une étude menée par un comité d’experts dirigé par le recteur de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, à qui l’on a posé cette question et après concertation ils ont fait la proposition au gouvernement de maintenir ce protocole grâce auquel le Niger a enregistré 803 cas guéris.

 

 

Nous saurons surement un jour si la jeunesse de la population Africaine, ou son imprégnation d'anti paludéens, ou...? leur a permis d'échapper à cette terrible pandémie, mais nous sommes heureux pour nos amis Nigériens que ce fléau supplémentaire leur ait été épargné.

Fermeture des frontières, des transports, des marchés, etc.... est-il possible d'appauvrir encore plus un pays aussi pauvre que le Niger ? Eh bien oui, bien sûr...
Mais... la vie continue et nous avons été aussi présent-e-s que possible.
La fermeture des marchés et des routes ont tout de suite fait craindre les ruptures de stock et l'inflation.

Nous avons, après concertation, très vite décidé l'envoi de de la somme nécessaire pour permettre à notre gardien (famille de 9 personnes), Fatoumé, notre représentante qui élève seule ses 5 enfants, 2 de nos élèves et une vieille tisserande que nous savons particulièrement pauvres, d'acheter des sacs de riz, de mil, oignons et tomates séchées, huile, afin de tenir un ou deux mois, et ce avant la fermeture des marchés publics.

Bien sûr cette initiative a été accueillie avec soulagement.

La vie au quotidien à Agadez

La crainte de la pandémie Covid, la misère accrue qui en a découlé - perte d’une multitude de petits boulots, beaucoup de femmes par exemple cuisinent dès la première prière, cad environ 5h du matin pour fabriquer beignets, bouillies, boissons nutritives, etc… qu’elles vont vendre dans les écoles et centres de formations de la ville aux récréations du matin, à midi pour les lycées et professionnels, des « kabou-Kabou » cad taxis motos ou « adédéta » ont des contrats pour emmener les enfants à l’école car la quasi-totalité des parents ne sont pas motorisés bien sûr, arrêt de l’artisanat ne pouvant plus être exporté dans les autres villes ou exposés lors d’évènements culturels ou autres, bref, très exactement comme chez nous et bien sûr même un tout petit revenu peut en générer un encore plus petit ( courses, ménage, cuisine etc… - mais vital pour la famille qui en dépend.
Vous vous en doutez… pas d’aide de l’État, pas de compensation de salaire perdu, pas de prise en charge des loyers, etc.

La situation des plus précaires a encore été aggravée, des aides alimentaires sont arrivées de l’état et des pays voisins, des initiatives de solidarité ont vu le jour.
Au vu de la montée en puissance des malades et morts du Covid dans nos pays riches, la peur a été grande au Niger comme partout de devoir faire face à ce fléau et beaucoup craignaient le pire.

Impossible de confiner un pays dont 90% de la population trouve sa survie dans la rue et le contact humain.
Enseignants, artistes, autorités locales ont rivalisé d’ingéniosité pour sensibiliser aux règles d’hygiène pouvant éviter la propagation du virus.
Lavage des mains en public, tonneaux d’eau et savon dans les rues, photos avec masques (à défaut d’en avoir… ) remise en cause de la poignée de mains… ça a duré quelques semaines, et vite abandonné mais quand même tout cela a permis des prises de conscience.

Et personne n'oublie que le paludisme reste la première cause de mortalité au Niger, et en 2020 Une épidémie de paludisme a fait, 2.449 morts (contre 312 morts du Covid au 22 Aout 2022) sur quelque 2.449.858 cas confirmés dans les formations sanitaires du pays, samedi de (source officielle à Niamey).
Il a été enregistré en 2020 une augmentation de 30% des cas de paludisme et 570 décès de plus par rapport à 2019.
Beaucoup est fait dans ce domaine, et... beaucoup reste à faire...


Pas d’électricité et pas de place à l’hôpital, les enfants étaient soignés et mouraient parfois dans les rues proches.

 

La saison des pluies

La saison des pluies 2020 a été terrible dans tout le Sahel et a duré jusqu’à au moins mi Octobre au Niger.
Près de 350 000 personnes ont été affectées par les pluies diluviennes dans le pays.
La région d’Agadez concentre près d’un tiers des sinistrés.

Il a plu presque tous les jours depuis le 30 septembre sur la région d’Agadez, les dégâts humains et matériels ne cessent d’augmenter. Jardins inondés, récoltes et animaux perdus. Des habitations, des écoles sont tombées.
La rentrée des classes a été reportée au 15 Octobre sur tout le territoire tant il y a d’écoles touchées. Les crues des kori, ces petites cours d’eau venus des montagnes, ont été fortes et nombreuses sur tout le territoire. Celui qui concerne Agadez est le Telwa, et il ne s’est jamais autant déployé, faisant beaucoup de dégâts sur son passage. Les routes, souvent bloquées et impraticables, ralentissent les secours.

Pas de gros dégâts à la Maison des Femmes, nous avons eu raison de revoir toutes les toitures à l’automne 2019. Des fissures, des décollements de crépi qui ont déjà été réparés par notre gardien. Mais, après la pluie vient le soleil… et chacun s’émerveille maintenant d’un Niger verdoyant comme jamais… L’espoir revient, les enfants sont en classe, la vie reprend.

Soutien aux enfants des rues

Notre Ramatoulaye, la 2eme fille de notre cuisinière, que nous connaissons depuis le primaire, que nous avons soutenue pour son BEPC, puis pour ses études d’enseignante, a créé un mouvement de soutien pour les enfants des rues.

Elle a mobilisé tout ce qu’elle connaissait d’enseignants, notables, employés etc… pour des dons de vêtements, chaussures, savons et autres produits de nécessité et a restitué tout cela à des enfants des rues qui avaient été repérés un peu partout dans la ville.
Elle a su mobiliser les autorités pour que cette distribution soit transparente et publiques.

Nous pouvons être fier-e-s de ce que nous avons semé…

Les travaux

Les personnes ayant du travail pouvant circuler nous avons entrepris de terminer les travaux de réhabilitation du plafond de notre bibliothèque.

Vous vous souvenez que lors de la saison des pluies, été 2019, une partie du plafond de notre bibliothèque s'était effondré suite aux pluies torrentielles, et nous avions alors fait appel à votre générosité pour le fermer au plus vite car d'autres pluies menaçaient.
Vous avez été une bonne quinzaine à répondre à notre appel et nous vous en remercions.

La fermeture du plafond et mise hors d'eau des livres et autres matériels pédagogiques ont été très rapidement réalisés et lors du séjour Septembre Novembre nous avons décidé d'attendre pour terminer les travaux ( mettre les nattes du faux plafond, ré-installer l'éclairage et les ventilateurs) que le nouvel œuvre soit bien sec et surtout que l'on puisse faire plusieurs traitements des termites, 1 par mois, afin que la mésaventure ne se répète pas ( en fait ce sont les termites qui avaient fragilisé la poutre qui a cédé).
Donc, en Avril, le plafond a été réparé, l'électricité rétablie, les murs ( tachés de boue bien sûr) repeints, ce qui a donné du travail au menuisier, à l'électricien, au peintre, au gardien, au coordinateur... et tout le monde était content !!!

Le puits

Nous espérons que le trafic aérien va reprendre normalement au printemps afin de pouvoir aller sur place pour essayer d’aménager notre puits au mieux.
Avec le réchauffement climatique, avoir un puits se révèlera encore plus précieux, Silène a déposé des dossiers auprès de Eau 47, plusieurs d’entre vous ont fait des dons destinés à l’aménagement du puits.

Il va falloir le vider, d’où la pertinence d’y aller à la saison sèche ou les niveaux sont au plus bas, creuser au moins 6m pour évacuer sable, et pierres qui se sont accumulés depuis 2009, retrouver la pompe enfouie et surement inutilisable, donc la changer.
Nous réfléchissons aussi à la possibilité de l’équiper de panneaux solaires afin de remplir le château d’eau facilement, la pompe à pieds devient trop pénible pour notre gardien qui vieillit et la pompe électrique pose des problèmes de cout, de coupures constantes.
Encore donc de beaux projets… et aventures !!! Que nous partagerons avec vous bien sur !

Encore merci pour votre fidélité à notre projet, rien ne peut se faire sans votre soutien tant amical, moral que financier.

Formations pour nos maroquinières

En 2018, Fatoumé avait été contactée par le Conseil Régional d’Agadez qui proposait de financer une action de formation pour au moins 20 femmes de notre centre artisanal, et pour un budget de 2 Millions de Francs CFA.

Elle a rédigé un dossier complet, et proposé une formation pour les maroquinières qui n’en avaient encore jamais bénéficié.

Cette aide concernait uniquement une dotation matérielle : dons de peaux, de couleurs, de ciseaux et autre matériels nécessaires aux travaux du cuir, et même machines à coudre, laissant aux femmes la possibilité de s’organiser entièrement entre elles.
Ce dossier a pris plus de 2 ans pour aboutir mais… la patience paye et cet été les subventions sont arrivées, les femmes, au nombre de 34 se sont organisées entre elles.
Les peaux qui leur avaient été allouées n’étant pas de bonne qualité, elles les ont revendues et acheté de meilleures et se sont mises au travail.
Nos 2 formatrices attitrées ont partagé leurs savoirs pendant plus de 2 mois chaque jour, sans rémunération autre que ce qu’elles espèrent vendredi Ainsi la « Maison des Femmes » reste bien dans l’esprit initial.

Nous avons envoyé la somme de 5000F/stagiaire récemment, au vu de leur courage.
La production a été bonne et abondante, notre commande de 20 enveloppes d’agendas passée l’année dernière honorée et payée.
Reste à trouver des acheteurs sur place … ou une possibilité de nous envoyer une partie de la production, afin que nous puissions les vendre ici.
Les femmes sont déjà en train de cogiter et chercher des solutions. Nul doute qu’elles y parviennent.

Plantation d'arbres dans la cour de l'école du quartier dite "Neuve Toudou"

Pour poursuivre notre campagne "Plantons des arbres à Agadez", qui nous avait conduites à planter 40 arbres dans la cour de l'école Tawayen Sarki  et 40 autres aussi autour et dans la maison des femmes ainsi que dans le quartier, nous avons pu, grâce à l'intervention de l'entreprise Aïr Taslafte Services (ATS) planter et sécuriser encore 40 arbres de plus dans la cour de l'école du quartier, celle ou nous effectuons chaque année le "concours de dictée"en collaboration bien sur avec sa directrice et les enseignantes.

Le plus dur restant à faire, à savoir les entretenir afin qu'ils ne meurent pas malgré la sécheresse, les chèvres, les enfants joueurs....

Bravo et courage à toutes et tous.

Les parrainages

C’est notre priorité, vous le savez.

Anticipant les conséquences du Covid, nous avons dès le début de Juillet commencé à organiser la rentrée 2020-2021.
Craignant (avec raison,) de ne pouvoir aller sur place, un gros travail de recensement et établissement de fiches de toutes nos élèves a été demandé à Fatoumé, et elle s’est très bien acquittée de cette tache.

Nous avons décidé de soutenir TOUTES nos élèves déjà prises en charge, et, sauf exception, de ne pas en prendre d’autres cette année.

Études Primaire et Secondaire

Pour les primaires, collèges et lycées, les écoles ont été fermées 2 mois, sans aucune possibilité de suivi des enfants, les cours ont repris de Juin à mi-Juillet. Les examens ont alors eu lieu et nous avons eu les résultats assez rapidement.
Sans surprise sur 8 jeunes filles que nous avons soutenues pour le BEPC, 7 ont échoué, une continue en seconde, 6 ont assez d’énergie pour retenter leur chance et nous en avons accepté 4 autres du quartier qui avaient une moyenne acceptable et ont réussi les tests.
Ce qui fait que nous parrainons cette année 10 jeunes filles pour le BEPC 2021.
3 petites filles poursuivent leur route en 6eme et 5ème.

Études Supérieures

Hadiza Djabre, une jeune fille du quartier qui a eu son bac à l’école publique d’Agadez vient de réussir son BTS après deux ans d’études, galère à Niamey et Tahoua ; elle doit soutenir son BTS pour l’avoir et … cela coute 165 000F… quatre smigs à Agadez… elle voudrait – et elle y arrivera – poursuivre en licence puis Master car elle rêve d’être Directrice des ressources humaines.
Son seul soutien est sa maman qui gagne 40 000F/mois et a quatre autres enfants à la maison, le papa, sans travail depuis 2009 a quitté le foyer.
Bref… nous allons soutenir Hadiza dans ses rêves…

 

Formations Professionnelles

Les formations professionnelles ont eu plus de chance : Si les cours ont bien été supprimés, les stages en hôpital ou entreprise ont eu lieu, permettant de valider des partiels, les cours ont été rattrapés et tout le monde était aux normes à la fin de l’été pour les examens qui ont été reportés en Septembre.

Nous avons eu l’heureuse surprise cette année de voir l’une d’entre elles reprendre ses études et prise en charge par l’état pour une formation d’enseignante, une autre a tenté le BEPC mais l’a manqué.

Bref, leur donner une petite chance devient pour certaines une grande chance. Nous en avons prises en charge 14 cette année et…  bonne route à elles…

Ce sont donc environ 50 jeunes filles /femmes dont nous parrainons les études cette année, pour un avenir meilleur.
Grace au dévouement de Fatoumé et à nos bonnes relations avec tous nos partenaires, tant à la Banque qu’à la direction des établissements, tous les versements ont été faits ainsi qu’un reçu nominatif pour chaque élève remis à notre comptabilité.
Nous savons qu’en ces temps troubles ou les valeurs en prennent un gros coup, vous êtes sensibles à ce genre d’information et qu’elles sont la base de la confiance qui nous lie depuis bientôt 20 ans.

Maison Familiale Rurale de Sainte-Bazeille

La Maison Familiale Rurale de Sainte-Bazeille, son éducatrice, ses élèves, sont toujours des partenaires chaleureux et motivés pour notre action, une démarche est en cours pour peut-être impliquer une autre école de jeunes. Et c’est tellement important pour nos jeunes de pouvoir exprimer leur empathie, leur générosité.

Voici ce qu’en dit Amel, notre amie éducatrice :

« Christelle et Sylviane sont venues présenter les actions de l'association. Les jeunes ont été ravis et très intéressés par le projet. Certains ont exprimé leur envie d'aller sur place vous aider... C'est chouette !
Nous rencontrons en novembre l'animateur de l'OCCE pour mettre en place des espaces d'échanges et de communication sur l'association. Il envisage que les jeunes soient des ambassadeurs de ce partenariat et le valorisent auprès du plus grand nombre. Nous participerons à différents marchés prochainement avec les jeunes pour récolter des fonds. Cette année toute la classe est motivée, c'est à dire 16 jeunes... On ne lâche rien en tout cas !
»

De tels messages après 18 ans de parcours… quel bonheur !
Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, c’est un vrai crève-cœur de ne pas être sur place cette année, mais grâce à Watsapp les contacts sont constants, photos, vidéos, messages vocaux permettent de garder le contact.

La vie de l'association

A la fin du premier confinement, et dans l’incertitude qui s’en suivait (deuxième vague ? ré-ouverture des frontières ou non ?), nous avons programmé une rencontre entre toutes les personnes proches afin de faire le point.
Pour celles et ceux qui nous ont rejoints entre temps, en voici les grandes lignes. N’hésitez pas à nous contacter si vous désirez le compte rendu complet.

Réunion du 15 juin 2020 à Montpouillan (47) siège de l’Association

Celle-ci a eu lieu sous mon grand auvent, donc à l’air libre, distanciation et autres règles de sécurité ont pu librement être observées par les personnes qui le désiraient et nous n’avons eu à déplorer aucune contamination dans le mois qui a suivi parmi nos membres présents.
Par contre, la convivialité et le plaisir d’être ensemble étaient bien là, le sérieux et la motivation aussi, et nous avons terminé la soirée autour d’une auberge espagnole bien sympathique !!!

Nous étions une quinzaine, dont Charlie et Arlette qui avaient fait 150 kms pour être parmi nous et Sylène venue de Tours en train !!! Merci à eux.

 

Sujets abordés :

Pour conclure les actions 2020

Nous espérons que le trafic aérien va reprendre normalement au printemps afin de pouvoir aller sur place pour essayer d’aménager notre puits au mieux.
Il va falloir le vider, d’où la pertinence d’y aller à la saison sèche ou les niveaux sont au plus bas, creuser au moins 6m  pour évacuer sable, et pierres qui se sont accumulés depuis 2009,  retrouver la pompe enfouie et surement inutilisable, donc la changer.
Nous réfléchissons aussi à la possibilité de l’équiper de panneaux solaires afin de remplir le château d’eau facilement, la pompe à pieds devient trop pénible pour notre gardien qui vieillit et la pompe électrique pose des problèmes de coût, de coupures constantes.

Encore donc de beaux projets… et aventures !!!

Que nous partagerons avec vous bien sur !

Encore merci  pour votre fidélité à notre projet, rien ne peut se faire sans votre soutien tant  amical , moral  que financier.